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Le coronavirus Covid-19 fait diminuer la pollution de l'air en Europe

Article mis à jour le 25 mars 2020, 11:18

Après l'arrêt d'une partie de l'activité économique chinoise qui avait entraîné la diminution de la pollution atmosphérique, c'est au tour de l'Europe, et plus spécialement en Italie et en France que les niveaux de pollution décroissent significativement.

Lorsque les déplacements pendulaires (domicile <-> travail) et que l'activité économique s'interrompent, c'est une véritable bouffée d'air pur pour l'atmosphère. C'est la conséquence de la pandémie liée au coronavirus COVID-19 qui paralyse littéralement l'Europe.

Ainsi, le satellite Copernicus Sentinel-5P a pu détecter une chute de la pollution atmosphérique au-dessus de l'Italie, plus spécifiquement en ce qui concerne les émissions de dioxyde d'azote. "Cette diminution est particulièrement visible dans le nord de l'Italie, ce qui coïncide avec le confinement national mis en place afin de prévenir la progression du coronavirus" explique l'Agence Spatiale Européenne (ESA).

Pour la ville de Milan, "les concentrations moyennes de NO2 étaient d'environ 65 µg.m-3 en janvier, 45 µg.m-3 en février et environ 35 µg.m-3 pour la première moitié de mars. La tendance linéaire à la baisse de la moyenne quotidienne depuis la semaine 6 est de l'ordre de -4 µg.m-3 par semaine. Des tendances décroissantes similaires sont observées dans d'autres villes du nord de l'Italie, comme Turin ou Bergame. À l'Est, il semble y avoir un changement de niveau : à Bologne, les concentrations étaient en moyenne de l'ordre de 30 µg.m-3 en janvier et sont en moyenne de l'ordre de 15 µg.m-3 depuis début février (35 µg.m-3 et 15 µg.m-3 pour Venise)." détaille le Service pour la surveillance atmosphérique de Copernicus (CAMS).

"Ce que le satellite observe est proportionnel à la quantité de polluants intégrée verticalement depuis le sol jusqu'au sommet de l'atmosphère", explique Vincent-Henri Peuch, directeur du Service pour la surveillance de l'atmosphère de Copernicus. "C'est très différent des concentrations à la surface et encore plus des émissions. Compte tenu de ces limitations, il est assez remarquable qu'un signal de baisse des niveaux d'activité ait pu être détecté. Cela montre l'étendue des mesures prises par l'Italie".

La qualité de l'air s'améliore nettement en Ile-de-France

L'association de surveillance de la qualité de l'air sur l'Ile de France, AirParif vient de relever une baisse jusqu'à 30 % des niveaux de pollution par rapport à un mois de mars "normal", sans confinement.

L'évaluation d'Airparif conduite entre le 16 et le 20 mars "met en avant une amélioration de la qualité de l’air de l’ordre de 20 à 30 % dans l’agglomération parisienne, consécutive à une baisse des émissions de plus de 60 % pour les oxydes d’azote. Le long des axes de circulation, cet impact peut être encore plus important. Il était en revanche peu visible pour les particules (PM10 et PM2,5) lors de ces premiers jours de confinement. Autre bonne nouvelle, cette baisse des polluants de l’air s’accompagne d’une baisse du dioxyde de carbone (CO2), gaz à effet de serre, soulignant les liens entre ces deux problématiques et le co-bénéfice pour le climat de toute amélioration de la qualité de l’air." précise Airparif dans son communiqué..

Autre élément édifiant : cette diminution a été enregistrée alors que le chauffage résidentiel - via la combustion de biomasse -, particulièrement polluant en hiver, avait augmenté. C'est pourquoi, "cette baisse est liée en grande partie à la forte diminution du trafic routier et aérien. Celle des autres secteurs d’activité est moins quantifiable en raison du peu d’informations disponibles." précise AirParif qui ajoute : " en 40 ans de mesure d’Airparif, cette situation sur les stations trafic ne s’est jamais produite de manière aussi importante et sur autant de stations."

Cartes moyennes de pollution au dioxyde d’azote du 17 au 19 mars : en situation normale, en situation de confinement, et de différence entre les deux

Airparif - Licence : DR

"En revanche, peu d’impact a été constaté pour les particules qui sont issues de davantage de sources et pour lesquelles la diminution du trafic n’a pas compensé l’augmentation liée au chauffage résidentiel et au maintien des activités agricoles, conjugués à une météorologie printanière favorable à la formation de particules observée dans plusieurs régions avoisinantes." note Airparif.

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